Ie ne sçay que c'est qu'il me faut Froid ou chaud, Ie ne dors plus ny ne veille: C'est merveille De me voir sain & languoureus: Ie croy que ie suis amoureus. En quatre iours ie ne fais pas Deus repas, Ie ne voy ne bœuf ne charrue: I'ay la rue, Pour me pourmener nuit & iour, Ie fuy l'hostel & le seiour. Aussi il m'estoit grand besoing D'auoir soing, Qui auroit des dances le pris: Ie fu pris, Et m'amusay tant à la feste Qu'encores m'en tourne la teste. |
Ie ne sçay ou le mal me tient, Mais il vient D'auoir dancé auec Catin: Son tetin Aloit au branle, maudit soy-ie, Il estoit aussi blanc que neige. Elle auoie son beau colet mis De sarnis: Son beau surcotte rouge & ses manches Des dimenches, Vn long cordon à petits neuds, Pendant sur ses souliers tous neufs. Ie me vey getter ses yeus verds, De trauers, Dont ie fey des faus plus de dix, Et luy dis, En luy serrant le petit doy, Catin, c'est pour l'amour de toy. |
Sur ce point elle me laissa, Et cessa De faire de moy plus de compte: I'en en honte Si grande que pour me cacher, Ie fey semblant de me moucher. Ie l'ay veue vne fois depuis A son huis, Et vn autre alant au marché. I'ay marché Cent pas pour luy dire deus mots, Mais elle me tourne le dos. Si ceste contenance fiere Dure guere, A dieu grange, à dieu labourage, I'ay courage De me voir gendarme vn matin, Ou moyne ne en despit de Catin. |
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