L'esté chault bouilloit. Et l'œil de ce monde Encores ne mouilloit Sa perruque blonde Dans la mer profonde: Mais au hault seiour De sa face ronde Faisoit my iour. Au lict me posay Pour frechement estre, Et me reposay Pour mon aise croistre: Tant fut la fenestre Propre à mon desir, Qu'on n'eust sceu congnoistre S'il fut iour ou nuict. Fermée à demy, A demy ouuerte, Melloit nuict parmy Clarté descouuerte: La forest couuerte De fueillage frais Monstroit l'herbe verte En tel ombre espais. Voicy arriuer Celye tant blanche, Qu'on voit en yuer Neige dessus branche: Sa vesture franche Sa ceinture ouuroit Vne freme hanche, Qui rien ne courroit. |
Son poil long doré Iusqu'à la racine Pendoit esgaré Dessus sa poictrine: Luy faisant crespine D'or, au blanc tetin, Plus poignant qu'espine, Plus lis que satin. D'elle m'aprochay Sous amoureus signe, Et luy arrachay Sa chemise fine: Elle d'une mine Honteuse à l'ouurir, Sa beauté diuine S'efforçoit couurir. Mais en debatant Comme ia batue Fut du combatant Bien tost abatue, Qui la serra nue Dans douce prison, Aisement vaincue Par ma trahison. Mon dieu quelle lors Espaule touchay-ie, Quels bras beaus & forts Vey-ie & empongnay-ie: Quel tetin cachay-ie Tout dedans ma main. Quelle blanche neige Vey-ie sur son sein. |
Quel ventre arondi Que ride ne plisse, Quel bas rebondi, Quelle ronde cuisse, Quelle hanche propice, Quel ferme costé, Pour courir en lice Du dieu de beauté. Mais qu'est il besoing Que pour vn ie compte, Ie vay son tout loing De blasme & de honte: Et pour fin du compte La pressoye si fort, Qu'elle me surmonte D'un semblable effort. Que diray-ie plus, Chacun peult entendre Quel fut le surplus De ce debat tendre: Contraint fus de me rendre Lassé du combat, Or dieu me doint prendre Souuent tel esbat. |
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