Quand i'entens Le perdu temps De plusieurs qui sont à moi, Ie me ris Des bien marris, Et me baigne en leur esmoi. Ie me ris De rompre paix En leur esprit toumenté: Pour le bien D'un qiu est mien, Rendre beaucoup augmenté. Tous les plaints Des amants pleins De dissimulation, N'ont pouuoir De faire voir A ma foi mutation. Car ie veux Que tous mes vœux S'adressent au seul endroit, Qui vainceur Est de mon cœur, Non moins seur que le sien droit. Ie l'ai veu Si bien pourueu De grace & d'honnesteté, Que ie sents De tous mes sens En luy mon corps arresté. |
Si par fois En luy ie fais Essai de dur traitement: Non pourtant Son cœur constant N'en prend aucun changement. Or amys De moi desmis, Cherchez ailleurs amytié: Ie ne veis, A mon auis, Iamais en vous ma moytie. Mais, ô vous Aimé sur tous, Iouyssez de leur desir: Et de leur Bien grand malheur, Comme moi prenez plaisir. Leurs ennuys A vous ie puis Bien compter par les menuz: Vous rirez, Quand vous orrez Les propos qu'ils m'ont tenuz. L'un me dit Que le credit Dont vous estes herité, Estoit deu Au temps perdu De son infelicité. |
L'autre fait Son cas parfait, Et me paint sa loyauté: Et tandis Il met ses dicts En queste d'autre beauté. Trois i'en sçai Qui font essai D'auoir place en plus d'un lieu: Mais aussi Tout mon souci, N'est que de leur dire, adieu. Adieu donc Menteurs, qui onc N'eustes foi, ne loyauté: Et venez Vous qui tenez Iusques icy fermeté. Mais à l'œil Voyez le dueil Auquel ie mets tous ceux cy: Car si mieux Ne faites qu'eux Ie vous ferai tout ainsi. |
Close