Plus ne veux estre à la suite D'un aueugle sans conduite, Et sans loy, Et de bon cœur le tiens quite De sa foi. Qui m'a tant de fois iurée, Et si souuent pariurée, Que ne puis De luy moins estre asseurée Que ie suis. Pour seur ie ne veux plus estre A si faux & ieune maistre, Qui ne paist Tout noz yeux que d'apparoistre, Ce qu'il n'est. Auecques luy difference N'ha aucune apparence Sans le bien, De valeur ou d'excellence Il n'ha rien. |
S'il est beau c'est en painture, S'il est bon, tel il ne dure: S'il est doux, C'est pour cacher la pointure De ses coups. Quand il va en quelque queste, Et que son arc il appreste Pour tirer, On ne le peult plus honneste Desirer. Plus il n'ha chere amoureuse Et parolle gracieuse, Plus l'aigreur De sa colere ennuyeuse Me fait peur. |
Alors que plus il desire De mettre vn cœur à martyre Douloureux, Il folastre & fait vn rire Gracieux. Il fait lors le beau, le sage, Ne monstrant à son visage Rien d'amer, N'y rien dont on peult volage L'estimer. Qui est exempt de sotize Congnoist bien telle faintise, Et ne craint N'estimer n'aimer ne prise Dieu si faint. |
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